L'optimisme a fait place à une espèce de chiasse lacrymale (de plus en plus poétique ce blog).
Ça a commencé hier matin, jour de la ponction, jour de grève des sages femmes et donc gros gros bordel à la Clinique.
Quand en milieu de matinée je ne suis toujours pas montée au bloc c'est la panique.
Et si il était trop tard pour ma ponction ?! Je pleure, j'envoie Monsieur se renseigner aux 4 coins du bâtiment, les infirmières nous toisent.
En gros, nous ne sommes pas à deux heures près.
Pourquoi, mais alors pourquoi j'ai abandonné mes invités samedi soir à 21h pétante pour aller me faire ma piqûre en catimini, si "nous ne sommes pas à deux heures près" ?!!!
Ponction faite. Pas trop de douleurs. 10 ovocytes. Je pleure.
Pour rappel : FIV1 = 13 ovovytes = 1 embryon transférable - FIV2 = 21 ovocytes = 2 embryons qui tiennent la route...
Donc là je suis en droit d'espérer quoi ?
Et puis je pleure aussi de constater que la nature est vache, que mes cellules vieillissent vite. Pour FIV2 (il y a 6 mois), le protocole était plus léger. Là, on augmente les doses et la récolte est deux fois moins bonne.
Mais le pompon c'est que la doc a tiré la tronche pour mon arrêt maladie.
Elle m'a mis 2 jours, comme si cela n'était qu'une question de confort, pas indispensable.
Mais elle ne voit pas ? Elle ne comprend pas qu'au-delà de la douleur physique je me sens craquer ?
Quelque part je m'en fiche parce que j'ai pris des congés, mais c'est une question de principes.
Me donner deux jours, c'est nier la difficulté de ce parcours, c'est ne pas tenir compte des 4 IAC, des 2 précédentes FIV, de la fausse couche.
Jusque là je n'ai pas bronché, mais entamer ma 3e FIV me file vraiment un coup au moral.
Je regrette que ce ne soit pas mon Supergygy qui se soit occupé de moi.
Ce matin, coup de fil du biologiste = 10 embryons mais 6 "prometteurs" (les autres sont amenés à crever dans les heures qui arrivent). L'écrémage a commencé.
Pour résumer je pleure donc : mon corps qui devient vieux, mes embryons de merde, la non prise en compte de ma détresse morale, l'échec qui s'annonce.
Que dire d'autre ? Que j'en ai vraiment marre, que je suis malheureuse, que je ne sais plus quoi faire de ma vie. Que je voudrais parfois arrêter de bosser, plaquer mon mec et me barrer je ne sais où.
J'ai l'impression d'être passée du mauvais côté des stats.
Du côté de celles qui ne prendront pas le train, et je ne sais pas quoi faire.