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…et le2e trait n'est pas apparu, je ne suis pas enceinte.

Alors la part "psychologique", l'importance d'y croire pour que ça marche… c'est mignon mais c'est con. Je n'y ai jamais tant cru pour les 6 précédents essais en PMA.

Je focalisais tellement sur la décongélation de cet embryon de 5 jours (persuadée qu'il n'allait pas tenir le choc), que lorsque le biologiste nous a dit qu'il était intact (et après avoir chialé de "joie" 5 bonnes minutes) j'ai eu le sentiment d'avoir gagné la partie !
Cet embryon était un warrior alors bien évidemment j'allais être enceinte (avec un taux génial, une grossesse qui évolue bien et tout qui va bien).
J'en étais quasi certaine (se souvenir pour la suite que je n'ai aucun 6e sens).
Et puis c'est bien connu, après une grossesse ou une fausse couche on a + de chances que cela fonctionne. Je me suis crue hyper fertile (et ma grande, mais t'étais où les 3 dernières années ? Schizo ?).

A 11 dpo le gros nuage du doute s'est pointé.
Avoir eu un début de grossesse c'est bien mais cela permet de comparer les "symptômes".
Et pour moi, roter = être enceinte. Pas de rots à 11 dpo = pas enceinte. Pas de problème de digestion, pas de fatigue, pas de modification de l'aspect de mon vagin (début de grossesse = vagin qui "enfle" et j'avais presque des difficultés à mettre ma progestérone).


Ce matin à 14 dpo, le test confirme. J'irai faire une prise de sang demain pour clore le dossier FIV2.


Mais dans ma tête tout est confus depuis quelques jours.
Cela a commencé avec ce putain de classement des centres PMA. Le mien mérite un bonnet d'âne (oui je sais, il faut prendre ce tableau avec des pincettes, il y a des biais dans l'étude etc…).
Mais quand même ! Et puis à 200 mètres de ma clinique, l'hôpital public est dans le top 10.
Alors je cogite, je stresse.


J'aime bien ma clinique : c'est beau, c'est clean, j'ai mes habitudes, les secrétaires me connaissent. J'aime bien Nadine, la secrétaire qui pourrait presque être ma mère et qui a toujours un gentil mot. J'aime bien les infirmières, les brancardiers, j'aime bien les distributeurs de bouffes où je peux acheter des gaufres créoles les matins d'écho de contrôle (et les chips au poulet quand j'ai faim après avoir englouti mon plateau repas trop light post-ponction). Je connais par cœur les couloirs de cette clinique où je traîne mes guêtres depuis novembre 2011….


Changer d'établissement ? Quitter cette routine rassurante (alors que déjà tant de choses m'angoissent).

Prendre le large ? Aller dans cet hôpital énorme et flippant ? Passer outre mon à priori (peur de me retrouver dans des couloirs aux murs décrépis, genre ex-URSS). Rester dans ma clinique et le regretter quand les 4 FIV auront été faites et que mon ventre sera toujours vide ?

Alice in PMALand a sauté le pas. Elle a accroché avec le Grand Ponte de l'hôpital.

Du coup (comme je suis une suiveuse, trouillarde et sans trop de personnalité) et bien j'ai suivi le mouvement et pris rdv avec Grand Ponte.

Mais avant cela : RDV avec Supergygy de ma clinique actuelle (le 12/07) pour débriefer l'échec + obtenir une ordonnance pour FIV3 (des fois que la poule mouillée se dégonfle et décide de rester dans la clinique de la loose).

17/07 : RDV avec Grand Ponte de l'hôpital pour prendre la température (au sens figuré hein !) et éventuellement avoir un protocole pour FIV3 (mais il ne faut pas se leurrer, à l'hôpital tout dure 3 plombes et ça serait étonnant que je ressorte de là avec une ordonnance).


Je me laisse l'été pour prendre une décision. Ce qui ne changera rien à mon programme puisque comme la plupart d'entre vous, été = fermeture labo = pause imposée.

Mais cela m'angoisse énormément. Plus possible de faire la politique de l'autruche, nous devons prendre des décisions.

Plus globalement j'ai envie de tout plaquer (sauf Monsieur), de me barrer, prendre un congé sabbatique. Ce qui m'éviterait d'avoir à retenir mes larmes en permanence : au boulot, dans les transports en commun, dans la rue. Etre libre de mon emploi du temps. Prendre 6 mois pour lire, me reposer, chialer, digérer tout ça - sur une île déserte ou dans un chalet en Islande.

J'appréhende les situations qui me font chialer : un "comment vas-tu ?" trop insistant, trop gentil d'une collègue. Un rom qui joue "La vie en Rose" à l'accordéon dans le métro, et la liste est très longue.

J'essaye de faire d'autres projets mais je ne suis pas assez courageuse pour aller jusqu'au bout. Notre projet de maison de vacances est en stand-by. Je n'ai plus envie de ça.
Je ne vais pas au mariage d'une amie d'enfance ce weekend. Je ne pense pas aller au mariage de mon amie en Italie en septembre.

Je loupe tout. Surtout les bons moments que je suis incapable de reconnaître et d'apprécier.
Pire, ils me font flipper. Ca me tue de ne pas être heureuse à la hauteur des événements.

Voilà.
Je vais essayer de continuer mon chemin. J'ai blindé mon emploi du temps de rdv médicaux (je pense être médecinholic comme Madame Pimpin).

Et puis un jour peut-être, une éclaircie. Un jour peut-être l'acceptation d'une vie sans enfant, ou avec des enfants qui ne seront pas biologiquement les nôtres.

 

FIV2 TEC2 : Ce matin j'ai pissé sur une bandelette…